A la moitié du XVIIe siècle, c'est l'implantation des Royer à Frettes et la construction de la famille !
Dans cette centaine d'années, beaucoup de Royer naissent, se marient et meurent à Pierrecourt, commune voisine de Frettes (environ 7 km).
J'y ai identifié au moins cinq couples de Royer !
Ces 5 Royer là, à eux tous ont eu au moins 24 enfants, entre 1664 et 1686 !
Pour le moment, je n'ai pas encore totalement démêlé qui est est qui par rapport à mes ancêtres ! Le premier dont je suis certain dans ces 5 là, c'est le dernier, Hugues. Son père se prénommait Claude et sa mère Françoise Prudent, nés aux environs de 1600 - 1610.
Agnus, a eu deux femmes, Jeanne Corbon et Jeanne Marcel…
Car, à priori, à Pierrecourt et à Frettes, il n'y a pas d'archives antérieures… Merci la guerre de Trente ans ! Châteaux et monastères pillés, détruits, incendiés… avec tout ce qu'ils contenaient ! Le bilan est lourd : 70 châteaux brûlés, 150 villages disparus et des dizaines de milliers de morts.
Voir page « les Guerres de Franche Comté » sur mon site dédié au village de Frettes
A noter qu'en 1680-1681, il y a au moins deux régiments qui sont en « cartier d'hyver », dont certains membres natifs du Pas de Calais servent de témoins à des naissances ou mariages…
Nous — enfin moi ! — on descend de manière certaine de Claude ROYER (1602-1680) et Françoise Prudent (1605-1680), les parents de Hugues ROYER (1647-1719) et Claud(in)e Delenoncourt (1649-?) mariés en 1667. Qui ont enfanté un Claude Royer… Celui de 1679, marié à Antoinette Balazet en 1703.
Mais les femmes Delenoncourt ont prêté à confusion chez certains généalogistes de l'internet ! Ce qui a perturbé les débuts de mes recherches…
C'était une sale manie de donner de père en fils ou de grand-père à petits fils, les mêmes prénoms ! Idem pour les femmes… Et quand deux Claude épousent des Claude… Des Royer et des Delenoncourt se marient ensemble… Qu'une Claude devient Claudine… Il y a de quoi y perdre les traces… A une époque où sur les registres paroissiaux il n'y a guère d'informations sur les parents… on a vite fait de se tromper de génération !
Heureusement que cette manie d'appeler le fils pareil que le père a cessé — fort tard ! — j'aurais eu du mal à m'apeler Agnus !
Au départ, mon Hugues à moi était censé être né en 1590… mais marié avec une Delenoncourt née presque au moment où il mourait !
Heureusement, les logiciels de généalogie (Merci Heredis !) attirent l'attention sur ce genre d'erreurs ! Mais j'ai trouvé sur Généanet plein d'erreurs commises par des personnes qui recopient des arbres entiers sans se soucier de la véracité des faits !
Ils engrangent bêtement des données, comme d'autres les amis sur Face de Bouc !
Bien sûr, je regarde aussi les généalogies sur Internet, mais je ne m'approprie rien sans en avoir vérifié la réalite sur du papier officiel, les registres d'état civil ! Ça c'est fiable, encore que…
Exemple : (archives départementales de Haute Saône)
A Pierrecourt, en cette deuxième moitie de XVIIe siècle, il y a encore — au hameau d'Aumonières, Varcia en latin — une commanderie de Saint Antoine construite au XIIe siècle (1254) par des religieux de l'ordre de Saint Antoine !
La chapelle était jouxtée par un clocher en forme de tour carrée de près de 30 mètres de hauteur.
Ça avait cette allure :
Dessin du XIXe siècle. Document de Evelyne Joly (source).
La route était à l'origine une voie romaine qui reliait Langres (Andemantunnum en latin) à Besançon (Vesontio en latin). Voir carte.
(Ce parcours de 107 km dont 97 km de petites routes est idéal pour le cyclo-tourisme. C'était un très grand axe militaire, commercial et religieux des mondes romains et médiévaux transformé aujourd'hui en petites routes avec beaucoup de jalons: Château de Pailly, Commanderie des Aumonières, entre les belles villes de Langres et de Besançon dont les vestiges romains.sont importants.)
Tout au long du Moyen Âge cette route continue à être fréquentée, entre autre à cause des foires de Champagne et des pélerinages vers Rome. Dans ce contexte l'installation d'un hôpital à Aumonières n'est pas surprenante, lequel aurait été fondé vers la fin du XIe siècle par les seigneurs de Fouvent et de Champlitte. Cet hôpital était spécialisé dans le traitement des graves affections engendrées par l'ergot du seigle contenu dans le pain. Dans des conditions climatiques de froid et d’humidité, un champignon parasitait les céréales et plus particulièrement le seigle.
Comme aux hospices de Beaune, les malades pouvaient suivre la Messe depuis leur lit !
L'ergotisme ou Feu de saint Antoine, avec la lèpre, la peste et la syphilis, est au nombre des quatre grands fléaux qui ont dévasté le Moyen âge.
La thérapeutique médicale du feu de saint Antoine c'est le « saint Vinage », parce qu’il était élaboré avec du vin provenant des vignes jouxtant l’abbaye, mis au contact des reliques du Saint — le jour de l’Ascension — peut-être chargé de substances médicamenteuses, une « eau » analogue et des fomentations ainsi que des onguents dont l'application devait servir à calmer les douloureuses sensations de brûlure !
La recette entière : « Dans un mélange de quatre livres d'un excipient indéterminé, de quatre livres de suif, quatre livres de saindoux, quatre livres de poix blanche, quatre onces de cire jaune, deux onces de térébenthine, trois quart de livre d'huile d'olive, sont incorporés : deux onces de vert-de-gris (hydrocarbonate de cuivre), puis un décocté exprimé préparé avec six poignées de chacune des plantes suivantes : feuilles de choux, de noyer, de bette, de laitue, des deux sortes de plantain, de sureau, de sanicle, de tussilage, de joubarbe, d'orties, de ronces avec leurs sommités. »
La maladie se présentait sous deux formes : une forme convulsive avec des contractures, des convulsions voire des hallucinations - c’était le Mal des ardents - et une forme gangréneuse suivie des vasoconstrictions, et nécroses des membres.
Elle prit le nom de Feu de Saint-Antoine dès qu’on constata la part prise par ce saint dans sa guérison. Les membres noircissaient, séchaient puis se détachaient du reste du corps.
En 1735, Aumônières ferme ses portes et c'est la commanderie de Besançon qui l'absorba.
Après le départ des derniers religieux, l'église fut vendue comme bien national en 1793, et la chapelle (détruite en 1793) est devenue église, dédiée à saint Martin.
Vers 1900, on pouvait encore voir ceci :
Et aujourd'hui, on voit ça :
A Pierrecourt, à cette époque de la moitié du XVIe siècle, beaucoup d'habitants sont domestiques à la commanderie qui est une source importante d'emplois.
Un Royer, est probablement arrivé de Langres et s'est posé à Pierrecourt… Qui ? Quand ? Mystère !
Mais à Langres, dans les années 1500, il y a beaucoup de Royer !
Ce qui est clair, c'est qu'un des Royer est venu de Pierrecourt pour s'installer à Frettes ! Comme beaucoup d'autres familles.
C'est sans doute dû à la fermeture de la Commanderie, qui n'emploie plus personne à partir de 1735.
On retrouve des noms tels Cornibere, Cornibert, qui deviendront Cornubert, plus tard à Frettes. L'orthographe des noms propres n'est pas encore fixée et les curés les écrivent comme ils les entendent, et parfois leur écriture laisse à désirer…
Je cherche toujours et encore la vérité ! Ça va venir… tôt ou tard ! A bientôt
Il est plausible — mais ça reste à démontrer — que le plus ancien Hugues Royer (ci-dessus, registre de la paroisse St Pierre de Langres), fils de Pierre Royer et Guyotte Robert, né en 1590 à Langres, ait fait le voyage jusqu'à Pierrecourt (36 km par la route ! Enfin… la voie romaine ! En deux jours de marche, c'est fait…). Venait-il pour travailler à la Commanderie, pour se soigner, avait-il rencontré (épousé) une femme qui y avait de la famille ? Comment savoir…
Oui, mais voilà, il manque au moins un ou deux maillons intermédiaires … Qui serait son fils — lequel pourrait être né entre 161O et 1635-1640 ? Avec qui, où et quand s'est-il marié ? Il me faudrait beaucoup de chance pour trouver les éléments manquants… Mais sait-on jamais !
Il m'est venu cette nuit une idée lumineuse ! Hypothèse : et si Claude ROYER, né en 1602 était un frère cadet de Hugues né en 1590 ? Voire un cousin ?
Je m'attèle à la tâche !
Ce serait une belle histoire de remonter encore d'une génération, celle de Pierre et Guyotte, nés sans doute vers 1560 et quelques…
Informations sur la Commanderie de Saint Antoine : d'après Elisabeth Clementz, Maître de conférences en histoire, recherches en Histoire religieuse, histoire hospitalière et histoire de l'assistance.
« Les Antonins d'Issenheim, essor et dérive d'une vocation hospitalière à la lumière du temporel », thèse d'histoire, Université de FrancheComté,
Faculté des lettres et sciences humaines de Besançon, 1995, 378 pages.
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